Le problème de l'alliance UPC-RDPC signée le 28 Septembre 1992 continue à ce jour de défrayer la chronique politique au sein et hors de l'UPC. Pourtant cette alliance n'est ni la première, ni la seconde, encore moins la troisième. C'est-dire que l'UPC depuis sa création a déjà signé plusieurs alliances parmi lesquelles:

ALLIANCE AVEC LES ASSOCIATIONS TRADITIONNELLES

LE NGONDO ET LE LEKUMSZE                  

Ces alliances signées en 1949 ont été des actes hautement stratégiques. Comme les dirigeants de ces deux Associations étaient Pro.Upécistes, l'établissement des alliances ont permis à la Direction du parti de mieux consolider l'UPC à Douala, fief du Ngondo, lieu de naissance de l'UPC et de permettre l'accès dans le Grand Ouest dont la pénétration était difficile en raison du régime féodal de cette partie du territoire et d’une certaine mainmise des colonialistes. 

En guise de contre partie, le puissant Chef Supérieur DJOUMESSI Mathias, Président du Lekumszé et signataire de l'alliance exigea le poste de Président. C'est ainsi qu'au premier Congrès de Dschang, il fut élu Président du Comité Directeur die l'UPC. Dès l'instant, l'accès dans les villages de l'Ouest était devenu chose facile. L'UPC put s'implanter rapidement.  Les colonialistes français après s'être rendus compte du danger, surtout que l'UPC se dimensionnait progressivement à travers  tout le territoire, sommèrent les dirigeants de ces deux Associations à renonce, aux

meilleurs sentiments qu’ils portaient envers le parti nationaliste et passèrent aussi par la voie de la corruption d'où la rupture.

Mais l'UPC était déjà suffisamment implantée.

Au deuxième congrès de 1’UPC tenu les 28, 29 et 30 Septembre 1952 à Eseka, le Président DJOUMESSI fut évincé au profit

du jeune Dr Roland MOUMIE, alors âgé de 27 ans.  

PREMIER EPISODE - ces alliances ont permit l'organisation, la pénétration et la consolidation de l'UPC dans les localités considérées à l'époque comme inaccessibles.

 ALLIANCE SIGNEE LE 22 AOUT 1952 AVEC LE KAMERUN UNITED NATIONAL CONGRESS

Les deux parties qui avaient crée au Congrès de Kumba un comité de l'Unité réaffirmaient leur engagement de poursuivre la réalisation du programme suivant:

- Unification immédiate du Cameroun

- Fixation d'un délai à la durée des accords de tutelle

- Révision desdits accords notamment la suppression de la mention " partie intégrante " qui figurait aux accords de tutelle sur le Cameroun sous Administration Française. Il y avait lieu de veiller également contre une éventuelle inclusion du Cameroun sous Administration Anglaise dans le territoire de la Nigeria. Pour mémoire, les signataires de cette alliance étaient les suivants :  

DU COTE DE L'U P C

Ruben UM NYOBE, Secrétaire Général

Abel KINGUE, Membre du Comité Directeur de l'UPC

Directeur Gérant du journal "LA VOIX DU CAMEROUN"

 DU COTE DU KAMERUN UNITED NATIONAL CONGRESS

DIBONGUE Jabea, President of the Kamerun United National Congress

Lucas AYISSI, Area President of the French Cameroon Welfare Union (Tiko)      ,

Frédéric TANTE COFFIE, Area President of the Kameroon United National Congress (Tiko).

Comme nous le soulignions pour la première alliance,;la deuxième fut également stratégique. Comment pouvait-on mieux sensibiliser les populations du Cameroun sous Administration Anglaise sans y associer les forces vives locales? Cette alliance démontra donc tant à l'intérieur du territoire qu'à l'extérieur la convergence des deux parties sur le problème de l'unification.                   

ALLIANCE DE FAIT AVEC SOLIBALI, LES AMIS DU CONGRES, ASSOCIATION CULTURELLE DE YAOUNDE. ASSOCIATION DES ANCIENS COMBATTANTS, LA VOIX DU PEUPLE BAFIA, LES AMIS DES NATIONS UNIES, LE COMITE DE DEFENSE DE LA PAIX, L'UNION NATIONALE DES MERES CAMEROUNAISES

Stratégiquement, ces différentes associations, la plupart sécrétées par l'UPC, avaient pour mission essentielle de rédiger des pétitions qui étaient adressées à la société des Nations avec comme principales revendications : l'Unification du Cameroun, la Révision des accords de tutelle et la fixation d'un délai pour l'indépendance. Ces associations jouaient également à l'intérieur le rôle de propagande.

ALLIANCE AVEC LE COURANT D'UNION NATIONALE

Cette alliance conclue avec SOPPO PRISO lançait un vibrant appel à toutes les forces vives du pays pour un courant d'Union nationale sans distinction d'idéologie politique, tribale, confessionnelle ou sociale afin que le pays tout entier s'élève :

CONTRE                    

1° - Toutes tentatives de division et de diversion des Camerounais

2° - Toute disposition de la loi-cadre au Cameroun

3° - Toute intention tendant à consulter seuls les élus ou Assemblée Territoriale actuels, pour le statut du

Cameroun

DEMANDONS                 

1° - Que l'unité du. Cameroun soit sauvegardée et garantie

2° - Que le problème Camerounais sorte de l'impasse actuelsoit par référendum populaire contrôlé

ou

par la constitution d'une Assemblée Camerounaise élue au suffrage universel, expressément à cet effet.

Demandons enfin qu'au préalable de toute résolution, soit restaurée par une Amnistie entière et totale, la libre expression démocratique de tous Reconnaissant cette résolution comme programme minimum devant rencontrer l'adhésion de toutes les tendances, engageons tous les camerounais à lutter résolument pour son aboutissement

Adopté à Yaoundé le 9 Juin 1956.

EN 1956, LORS DE LA LUTTE UNIE SUR TOUS LES FRONTS, L'UPC SIGNE UNE ALLIANCE AVEC LE ONE KAMERUN PARTI FONDE ET DIRIGE PAR NDEH NTUMAZAH 

Comme vous pouvez le constater,  le but de l'UPC était d'engager toutes les forces vives du pays à dire "NON" aux élections de la loi-cadre. Alors qu'elle croyait à travers cette résolution les objectifs atteints, SOPPO PRISO par un repli stratégique renonçait à l'alliance à quelque mois du scrutin et demanda aux populations de voter en faveur de la loi-cadre.  

La dernière alliance est donc celle avec le RDPC